18 décembre, 2007

Distroboto

Force m'est d'avouer que ce Projet est un échec. D'accord, peut-être que j'aurais dû être un peu moins Petit Poucet et un peu plus "avions qui laissent tomber de la propagande" mais tout de même. Quatorze miettes, et je n'ai reçu qu'une seule réponse (très positive, cependant). Au moins une des treize autres a été détruite (volontairement). Les autres, je ne sais pas. Mais je ne peux m'empêcher d'interpréter ce (silence x 12) comme de l'indifférence.

Je continue donc de traîner une Miette avec moi, au cas où je me sentirais inspiré, au cas où je sentirais une bonne occasion, mais je n'y crois plus.

Et voici que, via un des blogs de Vince Tinguely, je découvre l'existence de Distroboto. Et je me dis qu'il serait intéressant de m'y aventurer… si ce n'est que pour tester l'hypothèse selon laquelle les gens vont se sentir plus interpellés, plus enclins à se manifester, s'ils ont payé quelque chose pour leur produit littéraire. (Sans compter le facteur "public cible", qui n'est pas négligeable, mais que volontairement je choisissais d'ignorer. Jusqu'ici.)

Je vais entamer ma démarche en ce sens en me rendant le plus tôt possible à une des machines pour me procurer un petit quelque chose. L'histoire de Vince, sans doute.



- Cliquez ici pour voir une carte des emplacements des Distroboto (corrigeant certaines erreurs des adresses de leur site).

30 octobre, 2007

Phase B -- Dépôt de la Miette #014

Date: 30 octobre 2007
Heure: Aux alentours de 12:05
Emplacement: Sur un des bancs extérieurs du campus de l'Université McGill.
Miette: Jennifer (en anglais); texte disponible sur demande.

19 octobre, 2007

Phase B -- Dépôt de la Miette #013

Date: 19 octobre 2007
Heure: Aux alentours de 12:10
Emplacement: Sur un muret de pierre du Carré Phillips, derrière la statue du roi Edward VII.
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: (Je ne crois plus en ce Projet, mais je continue quand même, parce que mon opinion est sans importance, et que j'y crois ou non, il peut en découler du bon.) Je suis moins intimidé par les passants, je crois même qu'une femme a remarqué que je laissais volontairement quelque chose derrière.

25 août, 2007

Phase B -- Dépôt de la Miette #012

Date: 24 août 2007
Heure: Aux alentours de 19:30
Emplacement: Sur un banc devant le cinéma Impérial, sur Bleury.
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Il y a beaucoup de monde, c'est en plein Festival de films, alors on devrait la ramasser assez vite.

Phase B -- Dépôt de la Miette #011

Date: 24 août 2007
Heure: Aux alentours de 21:30
Emplacement: Sur un banc du Parc de Grandpré, à Tracy.
Miette: Le Versus (ou l'Histoire de l'Arbre Vide); texte disponible sur demande.
Commentaires: Seul dans le parc qu'éclairent quelques lampadaires, je m'interroge encore une fois sur la valeur de mon geste.

14 août, 2007

Phase B -- Dépôt de la Miette #010

Date: 14 août 2007
Heure: Aux alentours de 12:25
Emplacement: Sur une marche à la base de la statue de Robert Burns [photo de la statue], dans le Square Dorchester.
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Malgré tout le monde qui se trouve là, un midi de semaine, je crois être arrivé à déposer la miette sans être vu.

10 août, 2007

Phase A -- Dépôt de la Miette #009

Date: 31 juillet 2007
Heure: Aux alentours de 17h
Emplacement: Au 3ème étage de la Grande Bibliothèque.
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Miette déposée par une amie-collaboratrice (elle se reconnaîtra), là où elle a cru bon de la laisser. En la remerciant.

08 août, 2007

Clarifications

On parle du Projet ici.

Bien que la bonne volonté évidente qui transpire de cet article soit appréciée, quelques petits détails doivent être adressés...

Patrick Dion a écrit: "Je ne sais pas si [l'Émietteur] a été inspiré par la ville de Londres qui tente de rendre la littérature accessible à ses habitants en laissant traîner des bouquins dans les parcs ou s'il s'est simplement écoeuré de cogner inutilement aux portes des maisons d'édition [...]"

En fait ce n'est ni un ni l'autre, mais il est vrai que le mouvement Bookcrossing (j'imagine que c'est à quoi il fait référence, même si ça ne se limite pas à la ville de Londres) s'apparente au Projet "Miettes". Pour ce qui est des maisons d'édition, et bien je n'ai jamais vraiment cru que je serais un jour publié, alors c'est davantage de l'entêtement que de l'écoeurement.

Patrick continue: "À la façon de Tom Pouce, [l'Émietteur] dissémine son manuscrit sur les bancs de parc et dans les stations de métro de l'île de Montréal dans le but de partager ses mots."

Va pour le partage des mots, mais il fait erreur sur le reste. Je compare le projet au Petit Poucet, pas à Tom Pouce; le concept des miettes ou des cailloux laissées derrière se retrouvent dans plusieurs contes (Hansel et Gretel, notamment), mais à ma connaissance, pas dans Tom Pouce. Ensuite, même si c'est sur l'Île de Montréal que j'ai laissé la majorité des Miettes à date, le projet ne se limite pas uniquement à la métropole.

Merci.

07 août, 2007

Phase B -- Dépôt de la Miette #008

Date: 7 août 2007
Heure: Aux alentours de 17:25
Emplacement: Dans un arbre ayant un trou, à environ un mètre du sol, dans un petit espace boisé au coin de Place des Loisirs et Boulevard des Étudiants, à Tracy. C'est le genre de place où les jeunes vont faire des feux de camp, boire de la bière, etcetera.
Miette: Le Versus (ou l'Histoire de l'Arbre Vide); texte disponible sur demande.
Commentaires: Je suis bien curieux de voir si on va la trouver, celle-là, car à ma connaissance peu de gens y passent.

Le lendemain, 8 aôut, j'ai ramassé la miette, qui était tombée du trou à cause des grands vents probablement, et l'ai remise au même endroit. Le 10 août, repassant au même endroit, je l'ai encore trouvée sur le sol, mais cette fois le sac était ouvert, me laissant croire que quelqu'un l'a trouvé, ouvert, inspecté, puis abandonné. La tête envahie par l'image de l'arbre recrachant ma Miette (spuhtah!), j'ai refermé le sac et l'ai inséré dans un tronc mort, quelques pieds plus loin.

Le 15 août, repassant là une fois de plus, j'ai aperçu le sac vide, les feuilles éparpillées dans la clairière, déchirées et partiellement décomposées par la pluie. Je les ai ramassées, ne voulant pas que l'endroit soit pollué par ma faute, et en suis arrivé à la conclusion que ce n'est finalement peut-être pas un bon endroit pour ça.

Phase B -- Dépôt de la Miette #007

Date: 7 août 2007
Heure: Aux alentours de 7:38
Emplacement: Sur une marche de la sortie "église" de l'UQAM, au 1455 St-Denis (en face de la Place Pasteur).
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Ça devait s'inscrire dans la Phase A, mais une panne de métro m'obligeant à remonter à la surface et à marcher, je l'ai plutôt déposé là, à l'extérieur, sous le regard méfiant d'un itinérant.

23 juillet, 2007

Phase B -- Dépôt de la Miette #006

Date: 23 juillet 2007
Heure: Aux alentours de 6:00
Emplacement: Dans un arbre creux du Parc de Grandpré, à Tracy.
Miette: Le Versus (ou l'Histoire de l'Arbre Vide); texte disponible sur demande.
Commentaires: La miette n'était plus là, quand je suis repassé vers 17h30.

19 juillet, 2007

Phase B: Insertions Épidermiques

Cette deuxième phase vise à parsemer des textes de façon plus ambitieuse et surtout moins localisée que la première. Non limitée à une seule ville, à un seul type d’endroit, cette fois on voit grand, et tout ce qui est extérieur est susceptible de correspondre à un texte particulier, et donc de le recevoir.

(Note: c’est ici que le sac de plastique sera indispensable, le paquet pouvant rester parfois plusieurs jours dans son Lieu de Dépôt avant d’être trouvé.)

18 juillet, 2007

Prototype

Voici ce que je laisse. D'abord, le paquet, qui a l'air de ceci:



À l'intérieur, il y a le texte, sans introduction ou mise en contexte.

À la fin, il y a une feuille supplémentaire, où on peut lire:

"Si possible, remettre ce texte tel que vous l’avez trouvé, là où vous l’avez trouvé.

Si ça vous a plu, nous vous encourageons à vous en faire une copie, et à le partager.

Si possible, il serait aussi apprécié que vous nous écriviez au projetmiettes@gmail.com pour nous faire part de certains détails, soit :
- Où vous avez trouvé ce texte;
- Quand vous l’avez trouvé;
- Qui vous êtes;
- Où et quand vous l’avez "remis en liberté";

De plus, si vous avez envie de vous exprimer sur ce que vous avez lu, sachez que vos commentaires seront précieux pour nous.

Merci pour votre temps.
"

17 juillet, 2007

Appel à tous

Si vous connaissez d'autres projets de ce genre, je vous prie de m'en faire part.

À date, j'ai trouvé Found Art, mais comme le nom l'indique c'est surtout pour les arts visuels. Il y aussi Found Magazine, mais ça semble être surtout pour des petits fragments (écrits ou autres) trouvés ça et là, pas vraiment pour de la fiction. Il y a le "Atrovertism Movement", avec Valery Milovic en tête, dont les buts semblent correspondre d'assez près à ceux du Projet "Miettes", mais encore une fois c'est orienté vers les arts visuels. Toujours en arts visuels, il y a David Gerbstadt qui s'adonne à l'activité de laisser ses œuvres dans des endroits publics depuis 1994. Je suis aussi tombé sur plusieurs mentions de l'acte de laisser des petits collants ou des "post-its" avec quelque chose d'écrit, comme "You are beautiful", ou "I don't know you but I love you", collés sur des miroirs de toilettes publiques, ce genre de trucs. Il y a Bren Bataclan et son "Smile Boston Project" qui laisse ses toiles en demandant aux gens de "sourire plus aux étrangers" (on retrouve d'ailleurs sur son site un texte intéressant sur ce genre de partage artistique). Il y a aussi Adam Neate qui laisse ses toiles, à Londres lui.

En fait de littérature, j'ai trouvé un site où on parle de Jacques Sellès, type qui avant de fonder sa maison d'édition (les Éditions L'Ivre Coeur) s'est adonné à de la "littérature de colportage" (vendue au coin d'une rue, par exemple), mais ce n'est pas tout à fait ça puisque je tiens à éliminer la notion de rénumération, et le réflexe de pensée selon lequel la publication officielle et reconnue est le summum de l'accomplissement pour celui qui écrit.

12 juillet, 2007

Phase A -- Dépôt de la Miette #005

Date: 12 juillet 2007
Heure
: Aux alentours de 16:15

Emplacement
: Sur un banc de wagon de métro, alors que les portes s'ouvrent pour nous laisser sortir à la station Longueuil.

Miette
: La Citadelle
; texte disponible sur demande.
Commentaires
: Trois jours plus tard, et encore pas de réactions; est-ce que je fais tout ça pour rien?

11 juillet, 2007

Phase A -- Dépôt de la Miette #004

Date: 11 juillet 2007
Heure: Aux alentours de 7:40
Emplacement: Sur un banc dans le Jardin Domtar (juste à côté de la sortie Bleury du métro Place des Arts).
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: La miette fait ce matin une petite incursion hors du flot sanguin, question d'éviter les globules blancs (i.e. les concierges du métro). Mais c'est juste à côté de la sortie du métro, alors je me dis que je peux quand même l'inclure dans la Phase A.

10 juillet, 2007

Phase A -- Dépôt de la Miette #003

Date: 10 juillet 2007
Heure: Aux alentours de 12:15
Emplacement: Au niveau "Galerie" du Centre Eaton, sur un banc.
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Je m'assois sur le banc, j'attends d'être relativement seul, et puis je me relève et pars, laissant le texte derrière. Mais je ne ressens pas de satisfaction; au contraire, je ne comprends pas mon geste, je ne sais plus pourquoi je me suis embarqué dans ce projet. L'anxiété mine tout.

Phase A -- Dépôt de la Miette #002

Date: 10 juillet 2007
Heure: Aux alentours de 12:10
Emplacement: Sur un petit muret de béton, dans le métro McGill, devant l'entrée de la Place de la Cathédrale.
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Nerveux encore aujourd'hui. Attendre qu'il y ait une petite éclaircie dans les passants, ne voulant pas être vu, ne voulant pas qu’on me dise: « Hey, Monsieur, vous oubliez quelque chose… », et se dire que c’est comme quand on attend avant de traverser une rue à la circulation dense. Vers 12h55, quand je suis repassé, le texte n'y était plus. En espérant que ça ne soit pas un employé d'entretien qui l'a mis à la poubelle.

09 juillet, 2007

Phase A -- Dépôt de la Miette #001

Date: 9 juillet 2007
Heure: Aux alentours de 16:00
Emplacement: Sur un banc du métro Peel (sur le quai qui va en direction Angrignon)
Miette: La Citadelle; texte disponible sur demande.
Commentaires: Avant de déposer le paquet, nerveux comme si j'étais sur le point de commettre un crime. Personne ne l'avait ramassé quelques minutes plus tard, alors que je me suis éloigné dans le métro qui allait en sens inverse.

Phase A: Flot Sanguin

[Nommée ainsi en hommage au groupe Circulatory System]

Le première phase du Projet consiste (idéalement) en une petite intrusion dans le Flot du Noyau Central (c'est-à-dire la ville de Montréal); comme un microbe dans un organisme vivant. Multiplier les "assauts", en parsemer le métro & ses souterrains, pour peut-être en atteindre le coeur. Essayer de contaminer la ville par les Idées (aussi ridicule que ça puisse avoir l'air).

04 juillet, 2007

Miettes



Gravure de Gustave Doré effectuée en 1897 pour illustrer Le Petit Poucet

Idée première [20 avril 2007]

Dernièrement, j’ai pensé à Robert Crumb qui à la fin des années 60 se promenait dans les rues de Haight-Ashbury en vendant lui-même son Zap Comix à partir d’un carrosse pour bébé… à William Blake qui imprimait ses textes illustrés chez lui, faisant tout, de la création à la reliure (avec l’aide de Catherine, sa femme)… et puis j’ai eu une idée.

Dans les prochains mois, je crois que je vais essayer quelque chose de nouveau. Je vais faire imprimer mes textes, les relier de façon rudimentaire, les mettre dans un sac imperméable (genre Ziploc) et puis les abandonner à des endroits significatifs, avec la mention "LISEZ MOI".

Mortifer, et bien cette histoire appartient au Boisé de McMasterville (ce qui officiellement s’appelle ‘Parc du Ruisseau-Bernard’), c’est le cœur de cette ville pour moi, et un épisode s’y déroule. (J’ai même déjà inscrits des petits poèmes qui ont rapport à cette histoire sur les pontons qu’on y enjambe à quelques endroits.)

La Citadelle, c’est évidemment dans le Centre-Ville de Montréal que j’ai envie de la laisser (dans le métro, ou encore dans le Centre Eaton, ou dans une ruelle quelconque), mais pas uniquement là non plus.

Mes deux recueils, possiblement dans un Cégep ou un autre, parce que c’est à cette époque là de ma vie que j’ai écrit la plus grande partie de ce qu’ils contiennent. Ou encore les décomposer en histoires individuelles (déposer mon histoire de L’Arbre Vide dans un bel arbre creux, par exemple).

Ce que j’espère? Qu’on les trouve, qu’on les lise, qu’on m’envoie des commentaires si on en a l’envie (j’inclurai une adresse e-mail), et puis qu’on le garde si on aime ça, ou qu’on le remette là où on l’a trouvé, pour que quelqu’un d’autre tombe dessus.

Ce n’est pas plus résonant de tomber sur une histoire par hasard, comme ça (même si mal écrite par un raté inconnu), sans rien savoir sur son contenu, que d’avoir à payer trop cher dans une librairie industrielle?

Je ne sais pas pourquoi je n’y ai pas pensé avant. L’acte de partager mes textes deviendra alors complètement désintéressé au niveau monétaire, et prendra (pour moi, du moins) des allures de rituel, de magie, de Mystère Fraternel, le tout dans un contexte plus sincère, plus direct, que par le Net (où les plaisirs malsains de l’anonymat réduisent des êtres intelligents à des entités répugnantes de puérilités).